Interview Confinement N°2 : Charles-Antoine Kouakou, sportif FFSA para athlétisme

Charles-Antoine Kouakou, sportif de la FFSA en para athlétisme

Âgé de 21 ans, Charles-Antoine Kouakou est le chef de fil du sprint (200m et 400m) en Sport Adapté et l'un des espoirs de l'athlétisme français pour les Jeux paralympiques de Tokyo. Charles-Antoine est un habitué des podiums. Il devient notamment champion du monde du 200m INAS en 2017 et champion d'Europe en 2018 sur la même distance. En 2019 puis 2020, il remporte deux fois le titre de champion d'Europe indoor du 200m INAS.

Q1. Comment as-tu vécu le confinement ?

Le coronavirus c’est embêtant et je suis inquiet pour moi et ma famille. Heureusement personne ne l’a eu.Je suis resté chez moi avec mes parents et ma petite sœur à Paris dans le 14ème. Mon père continuait à travailler, j’étais à la maison avec ma mère et ma sœur. Huit semaines toute la journée à la maison c’est long.

J’étais content d’être chez moi mais c’est un peu compliqué de rester à la maison toute la journée, je préfère sortir. Heureusement j’ai entraînement presque tous les jours. Le reste de la journée, je me repose, j’appelle les copains et je regarde la télé. Normalement, je reprends le travail à l’ESAT début juin.

Q2. Comment se passe ton entraînement pendant cette période inhabituelle ?

Je m’entraîne deux fois par jour, le matin et l’après-midi. Par exemple, 30 minutes de footing le matin et séance en visio avec Fred Drieu l’après-midi. Repos le week- end. C’est un peu dur mais je suis habitué quand même : pompes, gainage, fessiers, pompes burpees, abdo... une série de 30 minutes. J’ai aussi fait 3 séances de vitesse en face de chez moi dans la rue avec Vincent Clarico mon entraîneur. Ça fait longtemps que je n’y suis pas allé au stade à Antony et ça me manque. Je m’entends bien avec Vincent et j’aime bien travailler avec lui. Il me fait entraîner mieux pour que je progresse et j’ai progressé.

Avec le coronavirus, j’ai un peu perdu mais avec l’entraînement à la maison j’ai réussi à garder la forme. Je mange de tout mais je fais attention : juste un peu de soda le soir, pas de chocolat, pas de bonbons, mais des légumes, du riz, des céréales, des pâtes et du poulet. Je n’ai pas grossi.

Q3. Que penses-tu de la décision de reporter les Jeux en 2021 ?

Je suis déçu car Tokyo c’était très important pour moi, cela fait longtemps que je travaille pour y aller, je me suis beaucoup entraîné. Je fais le maximum pour me garder en forme mais je ne sais pas quand je m’entraînerai comme avant [six fois par semaine à Antony avec Vincent, ndlr].

Le prochain rendez-vous c’est le championnat d’Europe... mais le principal objectif c’est les Jeux paralympiques ; je serai fier de représenter la France aux Jeux. Pour l’instant, je ne suis pas sûr d’être qualifié, car je suis 6ème et il y a 4 places. J’ai encore un peu de temps pour me qualifier. Vincent est un bon entraîneur et il me donne des bons conseils : je dois continuer à travailler les distances, le départ et la vitesse.

Je vais travailler plus fort pour me qualifier et tout faire pour battre mon record et prendre la médaille d’or.


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