L'auteur

Yvon Roy est un auteur et illustrateur canadien. Il a réalisé, en collaboration avec Jean-Blaise Djian, l’adaptation en bande dessinée du roman phare d’Yves Thériault, Agaguk, ainsi que plusieurs contes pour enfants. Il vit au Québec, près de Montréal. Les petites victoires, témoignage bouleversant de l’apprivoisement de son fils autiste, est son premier titre paru aux éditions Rue de Sèvres.

A noter

Rue de Sèvres est la maison d'édition de bande dessinée du groupe L'école des loisirs. Depuis septembre 2013, Rue de Sèvres propose des albums de bande dessinée ado-adultes, tout public et jeunesse. Il leur tient à cœur de soigner chaque livre qu’ils publient, de proposer des histoires ambitieuses et de beaux objets, c'est pourquoi ils proposent un nombre restreint d'albums chaque année. Leur projet est de ne poser aucune limite de genre mais d'accueillir dans leur catalogue des livres aussi variés qu'incontournables.

Résumé

Comment dire à son fils tant désiré qu’il est le plus formidable des petits garçons malgré le terrible diagnostic qui tombe comme un couperet : autisme, troubles psychomoteurs, inadaptation sociale... C’est le combat que va mener ce père, resté uni à sa femme malgré leur séparation, pour transformer ensemble une défaite annoncée en formidables petites victoires.

Critique/Avis

La bande dessinée à caractère autobiographique d’Yvon Roy revêt la trame narrative de nombreux livres portant sur le handicap en racontant la venue d’un enfant différent au sein de la famille et les conséquences que cela entraîne. Cependant, Les petites victoires est un livre qui présente de nombreuses qualités en développant des aspects peu abordés dans la littérature sur le handicap. À l’image de Chloé et Marc, les parents d’Olivier, il est fréquent que le couple ne résiste pas à la venue d’un enfant en situation de handicap. Généralement, ces témoignages sont apportés par les mères qui prennent en charge l’éducation de l’enfant. Comme le mentionne justement Régis Loisel dans la postface qu’il signe : « La plupart du temps, ce sont les pères qui baissent les bras. » De façon plus inédite, cet album défend à sa manière la place des pères qui eux aussi peuvent décider de prendre en main l’éducation des enfants, y compris lorsque tout vacille. Autre originalité du récit, l’auteur québécois montre avec beaucoup de sincérité l’apprentissage qu’il a dû faire pour aimer cet enfant différent et surmonter ce qui aurait pu être vécu avec fatalisme comme une injustice. Au contraire, à travers la complicité que nouent Marc et Olivier, Yvon Roy délivre un modèle de paternité où l’intuition domine pour décider ce qui est bon pour l’épanouissement de l’enfant, quitte à aller à l’encontre des spécialistes afin de ne pas enfermer celui-ci dans sa routine et l’amener à dépasser ses limites. Un propos qui ne manquera pas d’en offusquer certains mais qui a le mérite de porter une voix différente et donc de faire progresser le débat.

L’histoire

Marc et Chloé forment un joli couple et sont très épris l’un de l’autre. Alors après s’être installés ensemble, il était naturel que la famille s’agrandisse avec la venue au monde de leur premier enfant, Olivier. Mais à mesure que celui-ci grandit, ses parents observent une singularité dans les comportements de leur fils et s’inquiètent que celui-ci ne parle toujours pas. Marc et Chloé décident alors de le soumettre à des tests pour finalement découvrir que leur enfant est atteint d’autisme. Comme un épais nuage au-dessus de leur bonheur, le diagnostic ruine les nombreux rêves formés par le couple désormais accaparé par les consultations et les conflits qui les opposent. Dans un climat de tensions permanentes, Marc et Chloé décident finalement de se séparer. Mais pour le père d’Olivier, hors de question de sombrer dans la passivité ! Ce fils est le sien et il est bien décidé à l’aimer. L’auteur commence alors le récit de ce père résolu à se battre pour accompagner son fils et lui offrir une vie épanouie, quitte à ignorer les conseils des spécialistes et se fier à ses intuitions qui, au quotidien, consacrent leurs « petites victoires » à tous les deux.

Photo : Didier Fort, directeur des partenariats de la GMF (à gauche), et l'éditrice du lauréat Yvon Roy (à droite).