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Prix Handi-Livres 2017 : Meilleur Roman
L’auteur
Titulaire d’un double master d’anglais et d’écriture, Benjamin Ludwig est enseignant. Il vit aux États-Unis dans le New Hampshire avec son épouse et sa fille, une jeune femme autiste qu’il a adoptée en 2009 quand elle était adolescente. Ginny Moon est son premier roman : il lui a été inspiré en partie par ses échanges avec les parents d’autres enfants particuliers, lors des Jeux olympiques spéciaux de basket organisés par l’école de sa fille.
A noter
Publié en 2017 aux éditions HarperCollins France, le roman de Benjamin Ludwig a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Caroline Valaud.
Résumé
Pour la première fois de sa vie, Ginny Moon a trouvé sa Maison-pour-Toujours – un foyer avec une famille aimante qui saura la protéger et l’entourer. Le foyer dont n’importe quel enfant adopté pourrait rêver. Alors pourquoi cette adolescente de 14 ans cherche-t-elle à tout prix à se faire kidnapper par sa mère biologique, incapable de s’occuper d’elle ? Pourquoi Ginny veut-elle absolument retourner dans cet appartement où elle a failli mourir ? C’est une adolescente comme les autres – elle joue de la flûte, s’entraîne pour le tournoi de basket de l’école et étudie les poèmes de Robert Frost –, à un détail près : elle est autiste. Et certaines choses sont très importantes pour elle : commencer sa journée avec précisément neuf grains de raisin, chanter sur Michael Jackson (son idole), manger de la pizza au bacon et aux oignons et, surtout, retrouver sa mère biologique pour pouvoir s’occuper de sa Poupée, qui court un grand danger. Avec les moyens limités et pourtant redoutables d’une enfant enfermée dans son monde intérieur, Ginny va tout mettre en œuvre pour la sauver.
Critique/Avis
Le roman de Benjamin Ludwig réunit les nombreuses qualités requises pour participer au prix Handi-Livres en apportant un regard sur le handicap à partir de la littérature. Cependant cette sélection porte en elle des atouts supplémentaires qui méritent d’être soulignés. Tout d’abord, l’auteur a pris un risque en faisant de son héroïne la narratrice. Ainsi, le lecteur parcourt le récit à partir des réflexions transcrites par le langage d’une jeune adolescente autiste selon une audacieuse mise en perspective entre son monologue intérieur et la façon dont elle communique avec les autres. Non seulement ce choix permet de se sensibiliser aux emplois de la réflexion chez un enfant souffrant de handicap mental mais c’est aussi tout à fait intéressant d’un point de vue purement littéraire. D’une simplicité parfois confondante, les phrases de Ginny défilent à un rythme qui interpelle le lecteur et le propulse dans la singularité de ce cerveau à la fois complexe et lumineux. D’autre part, Benjamin Ludwig traite dans ce roman de la question de l’adoption dans le cas particulier d’un enfant en situation de handicap. Instruit de sa propre expérience, l’auteur dépeint avec sensibilité à quel point la recherche de l’équilibre se complique quand le dialogue est parfois rompu mais que la tendresse et les liens tissés n’en sont que plus renforcés entre Ginny et « ses-parents-pour-toujours ». Un roman à la fois délicat et puissant, sans autre message que celui d’inviter les lecteurs à aller à la rencontre de ces enfants différents et de partager l’affection qu’ils ont à donner.
L’histoire
Écrit sous la forme d’un journal courant sur un peu plus de quatre mois, à l’heure et à la minute près, Ginny Moon retrace le parcours d’une jeune adolescente de 14 ans atteinte d’autisme et de troubles du développement. À l’âge de 9 ans, Ginny est enlevée par les services sociaux des mains de sa mère Gloria qui se drogue et la maltraite. L’enfant écume alors plusieurs familles d’accueil avant de trouver protection auprès de Maura et Brian, un couple aimant qui lui procure enfin un foyer paisible. Le quotidien n’est pas toujours simple au sein de la famille mais Ginny aurait tout pour être heureuse si elle n’était pas hantée par une obsession : retrouver sa Poupée restée enfermée dans une valise chez sa mère biologique…