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Prix Handi-Livres 2016 : Meilleur Livre Jeunesse Enfant
Les auteures
Claire Cantais, née en 1972, est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Aujourd’hui illustratrice, elle écrit également des livres pour la jeunesse. Parmi les ouvrages auxquels elle a participés aux éditions de Le ville brûle, citons : Ni poupées ni super-héros (2015) ou encore On n’est pas des moutons (2016). Pour réaliser les illustrations de On n’est pas si différents, elle a passé de nombreuses heures auprès des enfants de l’IME (Institut médico-éducatif) Bernadette Coursol à Montreuil afin de les représenter de la façon la plus juste possible.
Sandra Kollender est comédienne et conceptrice rédactrice. Elle a arrêté de travailler en 2003 pour se consacrer entièrement à son fils Noé, atteint du syndrome de West, tout en poursuivant ses activités artistiques. En 2014 est sorti son premier roman à caractère autobiographique, La Tête à Toto, récit bouleversant et témoignage passionnant de ce que devient la vie d’une maman après l’arrivée d’un enfant en situation de handicap. Elle signe avec On n’est pas si différents son premier livre jeunesse.
A noter
Les éditions la ville brûle existent depuis janvier 2009. Depuis sept ans, leur ligne éditoriale a connu des évolutions et s’est élargie. Le catalogue est toujours formé d’essais en sciences et en sciences humaines et sociales mais il contient à présent des incursions dans d’autres champs : essais, jeunesse, littérature, poésie, livres-objets, romans graphiques et même beaux livres... Et toujours avec la même vocation de « dire le monde, et d’agir sur lui ! »
Résumé
La publicité pour une célèbre pâte à tartiner chocolat-noisettes dit et répète qu'il faut beaucoup d'énergie pour être un enfant. C'est vrai. Et c'est vrai pour tous les enfants... même ceux que l'on ne voit jamais dans les pubs à la télé. Qu'il soit né porteur d'un handicap ou qu'il le soit devenu, qu'il roule, boîte, tâtonne, signe, tourne en rond ou culmine à 60 cm, rien n'interdit à un enfant de manger des tartines chocolatées, de rire, d'être heureux, d'être amoureux, de faire des bêtises, de râler... et surtout d'avoir des amis. Au fil de ces pages, ni peur ni pitié, pas de bons ou de mauvais sentiments non plus, juste des enfants qui finalement ne sont pas si différents les uns des autres, et peuvent apprendre à se connaître pour mieux vivre ensemble.
Critique/Avis
Avec On n’est pas si différents, Claire Cantais et Sandra Kollender mettent en évidence non pas ce qui sépare un enfant en situation de handicap des autres mais la façon commune qu’ils ont de grandir ensemble, selon des réflexes et des goûts partagés. Quelles que soient leurs faiblesses, qui ne sont d’ailleurs pas forcément liées à un handicap mais peuvent tout aussi bien relever d’un contexte particulier (la géographie, la famille, la situation sociale, etc.) les enfants se définissent d’abord par un appétit commun à vouloir découvrir la vie, à faire l’apprentissage de ce que le monde est capable d’offrir. Sans concession, il ne s’agit à aucun moment pour elles de balayer l’importance du handicap dans la construction des enfants qu’elles mettent en scène. Leur intention est davantage de réaffirmer toutes les potentialités qui subsistent parmi tous ces êtres pour qui « un sens en moins, c’est des superpouvoirs en plus ». Elles encouragent ainsi le dialogue entre ces êtres en devenir qui évoluent les uns à côté des autres pour que dès le plus jeune âge la question des différences ne conjugue pas les rapports qu’ils établissent. Avec des illustrations originales qui donnent l’illusion de collages en relief, cet album ne manquera pas de sensibiliser les jeunes enfants à une première approche du handicap dans la société qu’ils côtoient ensemble.
L’histoire
L’album de Claire Cantais et Sandra Kollender présente sur chaque double-page des scènes de la vie quotidienne d’enfants en situation de handicap, mental ou physique. Des enfants différents dans leur motricité, leur façon de pouvoir regarder le monde ou d’être autonome mais qui partagent la même candeur que les autres, le même éveil propre à cet âge où l’on préfère manger une glace et laisser les épinards sur le bord de l’assiette, où rien n’est plus important que de fêter son anniversaire avec ses amis ou d’aller faire la course dans le jardin. Un imagier pour montrer que les rites et les rires de l’enfance sont universels malgré la différence avec laquelle certains sont obligés de composer.