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Prix Handi-Livres 2015 : Présentation de la catégorie Roman
Depuis maintenant 10 ans, le Prix Handi-Livres met en lumière des auteurs handicapées ou des ouvrages ayant pour thème le handicap. Cette distinction maintenant reconnue par la presse et les professionnels de l’édition est décernée dans 6 catégories : « Roman », « Biographie », « Guide », « Livre Adapté », « Livre Jeunesse Enfant », et « Livre Jeunesse Adolescent ».
Focus : Catégorie « Roman »
La catégorie « Roman » concerne les œuvres d’imagination, en prose ou dessinée, et dont le héros est une personne en situation de handicap ou dont le thème central traite du handicap.
En 2005, Christophe Beltzung devient le premier lauréat de cette catégorie pour son ouvrage Entre le feutre et la feuille (Editions La Joie de Lire).
Pour cette 10ème édition, 5 œuvres sont en lice pour être à leur tour primées :
- Aspie je t’M de Marie d’ARDILLAC (Auto-édition)
- L’enfant roman de Fabienne THOMAS (Editions Passiflore)
- Mille raisons d’aimer Lilo de Denis BRILLET (Editions Cogito)
- Nous tous sommes innocents de Cathy JURADO-LECINA (Editions Aux forges de Vulcain)
- Yparkho de Michel JULLIEN (Editions Verdier)
Aspie je t’M de Marie d’ARDILLAC
Marie est professeure des écoles. Elle entretient depuis huit ans une relation sentimentale avec Gabriel qui se qualifie lui-même d’extra-terrestre. Ils sont confrontés à des décalages, des extravagances qui mettent à mal leur amour. Mais Marie aime et assume tout de Gabriel.
En 2013, elle reçoit dans la classe le petit Simon, diagnostiqué autiste. Au fil des jours, les doutes, les questions prennent un nouveau jour. Marie observe, note, analyse ... elle reconnaît Gabriel et par amour, avec lucidité et délicatesse, elle va le conduire au diagnostic. Aspie je t’M est donc une histoire d’amour. L’amour à travers le prisme d’Asperger mais aussi Asperger qui prend toutes ses couleurs grâce au prisme de l’amour.
L’enfant roman de Fabienne THOMAS
Entre fiction et autobiographie, L’enfant roman met en scène les difficultés d’un jeune couple à peine entré dans l’âge adulte et dont le monde s’écroule avec l’arrivée de Clara, une petite fille qui naît handicapée. Violette et Baptiste rêvaient d’un enfant idéal, à l’image de leur vie, et c’est l’ensemble de leurs certitudes qui vont se trouver bousculées par Clara et les différences qu’elle véhicule. À eux de trouver de nouvelles ressources pour surmonter cette épreuve. Une énergie qui va finalement venir de Clara elle-même qui va apprendre à ses parents un autre langage, défricher d’autres valeurs et développer d’autres sens.
Mille raisons d’aimer Lilo de Denis BRILLET
Un « papa d’Amérique » qui n’est jamais là, une mère dépassée par son chagrin et le handicap de son fils, deux jeunes adolescents emportés par une vie de semi-nomade et un enfant atteint d’une maladie orpheline, dont l’espérance de vie est réduite à 12 ans, tels sont les personnages mis en scène dans le sombre roman de Denis Brillet. Une famille au destin tragique, emportée dans le cycle infernal des déménagements pour échapper au regard des autres : « Notre existence ressembla de plus en plus à une cavale jalonnée d’embûches, de disputes, de réconciliations et de brouilles. » Horn, l’un des trois enfants de cette fratrie, raconte leur arrivée dans une ultime maison qui semble les isoler une bonne fois pour toutes de la malveillance d’un entourage menaçant. Un entourage incapable de supporter la présence de Lilo, son frère en situation de handicap, que seul Horn parvient à comprendre et à aimer. Mais même dans ce coin perdu du Pays d’Auge, on est toujours rattrapé par autrui : une assistante sociale insensible ou un voisin dont on n’avait pas soupçonné la cruauté. Était-ce la fois de trop ? Tous ces personnages qui croyaient pouvoir souffler un temps entre ces murs vont finalement couper court avec cette situation, dans une violence inouïe et avec des conséquences irréversibles.
Nous tous sommes innocents de Cathy JURADO-LECINA
Le roman de Cathy Jurado-Lécina s’ouvre dans la France de la fin des années 1950 alors que Jean, le héros, s’apprête à avoir 20 ans. Il est le fils aîné d’une famille de trois enfants et doit se préparer à reprendre la ferme de son père, Martin – dit La Corneille – comme le veut la tradition familiale. Seulement voilà, Jean a d’autres aspirations : il est doué pour les études et souhaite devenir instituteur, un moyen d’échapper à cette vie dont il ne veut pas pour « monter à la ville » comme on disait en ce temps là. Et puis il y a Odette qu’il fréquente et aimerait épouser mais dont les parents ne voient pas d’un bon œil la relation. Enfin il y a Paule, la benjamine de la famille sur laquelle il faut veiller attentivement, souvent absorbée dans un autre monde qu’elle s’est construite ; un monde fait de chants qu’elle fredonne en survolant les champs alentours. Au fil des pages, ces personnages vont évoluer dans la nébuleuse des lourds secrets enterrés par cette famille. Jean sera amené à retarder ses projets, la réussite de la ferme des Passereaux réveillera les rancœurs du village et puis la guerre d’Algérie dont il reviendra totalement bouleversé. Un faisceau d’évènements qui entraînera Jean dans le plus sombre des isolements jusqu’à glisser vers la folie, seul remède pour faire sortir ce qui l’étouffe depuis si longtemps.
Yparkho de Michel JULLIEN
Crétois, Ilias est sourd, et muet, comme sa mère, avec qui il partage une maison basse, badigeonnée de chaux, bâtie aux confins de l’Est insulaire entre les collines couvertes d’oliviers et la côte. Sa mère est dedans sans sortir, il est dehors tout le jour, à réparer des épaves, des camions extenués venus échouer au pas de la mer – c’est son métier par défaut – et la journée achevée, Ilias treuille sa barque, se prête aux cabotages dans les criques dont il connait chaque recoin, chaque falaise et secret, sinon un : le bruit du vent qu’à force ou à raison il associe au toucher, jusqu’à l’entendre.
Dans un huit clos à ciel ouvert, Ilias le sourd se livre à un corps à corps patient avec la matière, les objets, avec les poissons tirés de l’eau et les éléments ; sa mutilation sensorielle l’entraîne dans un échange avec sa mère aussi ténu que profond, fait de gestes et de rituels dont la beauté – portée par la précision éblouissante de l’écriture – surprend par son ingénuité et son extravagance.