L’auteur

Philippe Croizon est un athlète français, né en 1968 à Châtellerault. En 1994, il a été victime d’un accident qui le condamne à être amputé de ses quatre membres, brûlés par une électrocution. Grâce à une volonté hors du commun et des heures d’opération, il parvient à marcher de nouveau, à conduire et même à faire de la plongée sous-marine. C’est en 1994 que surgit pour la première fois son idée de traverser la Manche à la nage, alors qu’il est sur son lit d’hôpital. Il attendra 2008 pour se consacrer pleinement à ce défi, à partir d’un entraînement intensif : neuf heures de nage en bassin chaque jour, plus de 280 km parcourus chaque mois. S’ensuivent différentes performances du même type, dont celle de relier les cinq continents à la nage en cent jours, avec son ami Arnaud Chassery ; expérience qu’il relate dans ce livre. En 2006, il avait déjà publié un premier récit, intitulé J’ai décidé de vivre (Jean-Claude Gawsewitch éditions), rédigé à partir d’un logiciel de reconnaissance vocale.

A noter

L’ouvrage a été réalisé en étroite collaboration avec la photographe et journaliste Emmanuelle Dal’Secco. Directrice de 31 Presse, une agence de presse spécialiste du handicap, elle intervient depuis plus de dix ans sur ces thématiques et dans différents médias. Elle donne régulièrement la parole dans ses interviews et prête également sa plume aux nombreux acteurs du handicap qui souhaitent exprimer leur témoignage.

Boris Cyrulnik est l’auteur de la préface, le parcours de Philippe Croizon étant l’occasion pour lui d’illustrer ses réflexions relatives au concept de résilience.

Résumé

Relier les cinq continents à la nage, Philippe Croizon et Arnaud Chassery ont relevé ce défi. Un exploit d’autant plus remarquable que l’un de ces deux nageurs de l’extrême a été amputé des quatre membres, à la suite d’une électrocution. Les deux amis ont décidé de se lancer à l’assaut des mers du monde, « Nager au-delà des frontières », de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à l’Indonésie, en mer Rouge, puis dans les détroits de Gibraltar et de Béring. Ensemble, ils affrontent les vagues colériques, la menace des requins, le va-et-vient incessant des cargos, les tensions politiques et les tempêtes de l’Arctique…Cette expédition fraternelle et symbolique projette un nouveau regard sur la différence. Au fil de cette aventure, Philippe Croizon ouvre des fenêtres sur les grands moments de sa vie, raconte son accident, ses tentatives pour en finir, son nouvel amour… Devenu le « Monsieur handicap » que les médias s’arrachent, il met à profit cette notoriété pour alerter l’opinion publique sur la situation des personnes handicapées, en France et dans le monde. Il donne en exemple cet homme amputé, brisé qui, grâce au sport, a retrouvé la force et l’envie de se dépasser… Un parcours de résilience emblématique qui fait voguer le lecteur du rire aux larmes et révèle une soif de vivre sans pareille.

Critique/Avis

Ce n’est pas négligeable dans le cadre d’un prix littéraire, le livre de Philippe Croizon présente d’évidentes qualités d’écriture et de construction pour emmener le lecteur depuis sa chambre d’hôpital jusqu’à cette folle aventure de relier les cinq continents. S’il n’oublie jamais d’être drôle tout au long de son récit, à commencer par sa manière de se définir comme étant amputé : « Et pas qu’à moitié, non, une grosse amputation de compétition », Philippe Croizon nous fait aussi traverser les sombres abîmes par lesquels il a dû passer : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et, enfin, l’acceptation. Outre sa forme introspective, cet ouvrage est également un carnet de voyage palpitant et haut en couleur, qui les mènera lui et son équipe jusque chez les Inuits. Dans cette odyssée qui force l’admiration, l’auteur n’est pas avare de nous raconter aussi ses doutes, ses moments de découragement qui sont d’une humanité poignante. Un témoignage qui mérite donc une lecture attentive et d’être valorisé le plus largement mesure possible.

L’histoire

Plus fort la vie est un récit autobiographique, dans lequel Philippe Croizon raconte comment un accident l’a obligé à repartir de zéro pour ensuite réaliser l’exploit de relier les cinq continents à la nage, tout en étant amputé des quatre membres. Mais avant de narrer cette prouesse, l’auteur revient sur les mois d’hôpital, la descente aux enfers qui l’incite à mettre fin à ses jours par deux tentatives et comment le sport s’est révélé comme étant sa bouée de sauvetage, jusqu’à faire de lui cet athlète connu du public. L’été 2012 est celui de ce tour du monde atypique : quatre mois de nage intensive qui sont racontés selon la performance qu’ils représentent, mais surtout une aventure humaine à la rencontre des peuples, avec ses divers rebondissements (politiques, climatiques, humains). Ces photographies de la vie de l’auteur sont aussi celles de ses rencontres, notamment avec Théo, un jeune garçon lui aussi amputé. Le témoignage d’une épopée donc, avec la volonté de dépassement comme principal moteur.