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Handi-Livres 2014 : Meilleur Livre Jeunesse Adolescent
L’auteur
Marine Carteron est née en 1972. Elle a passé son enfance et son adolescence entre la Bretagne, la Sarthe, la Corse et les Antilles, avant de faire des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’Université de Tours. Elle vit actuellement dans la région Rhône-Alpes, où elle enseigne et s’occupe de sa famille, tout en écrivant pour les éditions du Rouergue.
A noter
Depuis les albums pour les tout-petits jusqu'aux romans pour adolescents, les éditions du Rouergue poursuivent depuis plus de quinze ans une politique éditoriale novatrice, côté images et côté textes. Après l'avoir quittée il y a dix ans, Olivier Douzou, créateur du département jeunesse en 1993, est de retour dans la maison depuis le début de l'année 2011, à la tête de l'éditorial albums. Côté romans, Cécile Emeraud et Sylvie Gracia animent les collections zig-zag, dacodac et doado avec la volonté d'offrir, depuis les premières lectures jusqu'aux polars "jeune littérature", des livres toujours inventifs et offensifs.
Sorties tout récemment (mai 2014), les aventures d’Auguste se prolongeront via deux autres tomes ; l’auteur a déjà prévenu qu’il s’agissait d’une trilogie. Les deux premières pages du tome 2 ont été insérées à la fin du présent tome.
Résumé
À la mort de leur père, Auguste, un lycéen d’aujourd’hui, et sa petite sœur Césarine, autiste géniale, sont plongés la tête la première dans une guerre secrète. Elle oppose depuis des siècles la Confrérie aux Autodafeurs. Les deux héros vont devenir malgré eux les acteurs de ce conflit millénaire dont l’enjeu est de pouvoir contrôler le savoir et mettre la main sur sa forme la plus ancienne : les livres.
Critique/Avis
Le tome 1 des Autodafeurs et des aventures d’Auguste reprend les schémas classiques du roman jeunesse : un adolescent comme il y en a mille, qui cumule les nombreux clichés de son époque et qui, du jour au lendemain, se trouve investi par une mission, celle de sauver l’humanité. À cela s’ajoute une intrigue qui évolue au gré des indices, que l’auteur abat un par un comme étant de fausses pistes. La critique est grossière mais c’est sans importance puisque la recette fonctionne auprès du lecteur. Toutefois, si le squelette n’a rien de très original, Marine Carteron l’habille d’une étoffe qui mérite attention. D’abord, le personnage d’Auguste a beau compiler tous les prémices de l’adolescent pré-pubère, il surprend et détonne à plusieurs reprises ; en exprimant sa préférence pour l’encre et le papier, par exemple, au détriment de la technologie. De la même façon, si le thème du complot pour dominer l’humanité dans son ensemble a été vu et revu, l’idée que la Connaissance soit le saint Graal dont il faut s’emparer et les livres l’arme de guerre, ne manque pas de surprendre le lecteur. Mais c’est le personnage de Césarine qui rythme et épice le récit. On la découvre au fil des pages de son journal, maligne et intelligente, n’aimant pas le changement et le contact. La relation qu’elle entretient avec son frère alimente tous les passages fantaisistes et humoristiques. Inévitablement, l’auteur semble s’être amplement documenté sur le syndrome d’Asperger dont Césarine est porteuse. Son attitude, sa gestuelle, ses réactions sont décrites avec beaucoup de justesse et de bienveillance.
L’histoire
Auguste Mars est un adolescent parmi tant d’autres, avec les préoccupations de son âge : voir ses amis, sortir dans les rues et être habillé/coiffé à la perfection. C’est avec amertume qu’il est contraint de quitter sa vie parisienne lorsque son père meurt, pour aller rejoindre ses grands-parents et vivre à la campagne. Sa petite sœur, Césarine, âgée de 7 ans, est atteinte du syndrome d’Asperger. Véritable mine à loufoqueries, elle se démarque par son pragmatisme, son obsession pour les mathématiques et la logique, et les « Monsieur-Madame » dont elle abuse pour discerner les sentiments des gens. Rapidement, Auguste va comprendre au détour d’une conversation que son père n’est finalement pas mort au cours d’un accident et que les gens qui l’entourent depuis ne sont peut-être pas forcément ce qu’ils veulent laisser paraître : le directeur de son nouveau collège semble suspect ; le professeur de français, un anarchiste amoureux des livres, coqueluche des élèves, cacherait des secrets, etc. Ce qu’Auguste ignore encore, c’est qu’il est le descendant d’une vieille famille, la Confrérie, chargée de protéger le savoir et les livres, notamment contre les Autodafeurs qui menacent leur projet. Peu à peu, l’adolescent se trouve embarqué dans une guerre secrète qui remonte au temps d’Alexandre Le Grand.