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Handi-Livres 2013 : Meilleur Livre adapté : « La Troisième Vengeance de Robert Poutifard », lu par Jean-Claude Mourlevat
L’auteur
Jean-Claude Mourlevat est né en 1952 à Ambert en Auvergne, de parents agriculteurs dont il sera le cinquième des six enfants. En septembre 1962, il rejoint ses frères à l’internat du lycée Blaise Pascal à Ambert. La première année se passe mal et fera l’objet d’un récit autobiographique, intitulé Je voudrais rester à la maison (2002,2006). Les suivantes seront moins douloureuses, mais l’auteur confie ne pas garder un bon souvenir de son adolescence. Le baccalauréat en poche, il entame des études à Strasbourg, Toulouse, Stuttgart, Bonn et Paris. Il obtient un CAPES d’allemand (1976) et devient professeur ; métier qu’il exercera jusqu’en 1985, en Auvergne, à Hambourg et en Normandie. À cette époque, son goût pour le voyage l’emmène avec son sac à dos aux Etats-Unis, en Amérique centrale et du Sud, ainsi qu’en Inde.
À partir de 1986, il se met en disponibilité de l’Éducation nationale et suit une formation de théâtre à Paris. Il développe alors une spécialité de théâtre clownesque, notamment avec l’écriture et l’interprétation du clown muet nommé « Guedoulde », dont le spectacle sera joué plus de mille fois un peu partout en France et ailleurs dans le monde. Au cours des années 1990, il met en scène de nombreuses pièces de Brecht, Cocteau ou encore Shakespeare. Mais c’est en 1997 que son premier texte est publié, Histoire de l’enfant et de l’œuf, aux éditions Mango, qui donnera suite à une longue série de contes, puis un premier roman, Le Balafre (1998). Depuis, les livres se sont succédés avec bonheur, plébiscités par les lecteurs, la critique et les prix littéraires.
A noter
C’est l’auteur en personne qui conte avec énergie et bonne humeur le récit des aventures de Robert Poutifard.
Publié en 2004, dans la collection Folio junior, le livre a déjà été vendu à plus de 70 000 exemplaires et a reçu dix prix, dont le prix Beaugency (2005), le prix Inter-Collèges de l’Essonne (2005) ou encore le prix littéraire d’Annemasse (2008).
Résumé
Comment occupé sa retraite quand on a été toute sa vie instituteur en CM1 ? La question pourrait hanter Robert Poutifard mais celui-ci n’a qu’une idée en tête : se venger de ses anciens élèves. Leur faire enfin payer ces années de chahut et d’humiliation ! La vengeance est un plat qui se mange froid, et Robert Poutifard leur prépare une mauvaise surprise de chef. Ces sales mômes vont vraiment déguster ! Et si le maître d’école détestait les enfants ? Une histoire méchamment drôle pour savourer les coups les plus tordus et les situations les plus atroces !
Critique/Avis
La sensibilité de Jean-Claude Mourlevat aux problématiques du handicap n’est pas nouvelle puisque déjà en 2002 le Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CETB) avait édité en braille son roman La rivière à l’envers. Il avait également rencontré une classe de non-voyants lors d’un voyage à la Réunion. Comme nombreux de ses autres ouvrages, La Troisième Vengeance de Robert Poutifard décrit avec humour et cynisme des situations bien connues des enfants. Pour tous ceux qui sont allés à l’école en traînant la jambe, ce livre est une douce consolation dans lequel on retrouve à la fois la cruauté dont les enfants sont capables, mais aussi le sadisme de certains professeurs. Mais avec ce roman bien rythmé, l’auteur nous rend progressivement attachante la figure de cet instituteur aigri qui n’a pas été épargné lui non plus. C’est alors l’occasion pour Jean-Claude Mourlevat de revenir sur des thèmes plus profonds comme la compréhension de l’autre et le pardon, tout en préservant le ton de la comédie. Seule petite retenue, il est possible que certains parents soient un peu mitigés sur le langage qui est parfois fleuri ; sans jamais glisser dans la vulgarité précisons-le.
L’histoire
La Troisième Vengeance de Robert Poutifard est le récit des aventures d’un instituteur qui cherche à se venger des humiliations qu’il a subies quand il était élève lui-même. Mais depuis les années où il était sur les bancs de l’école, les usages ont évolué et il est désormais impossible de tirer les oreilles de tel ou tel cancre. C’est donc avec une vive impatience qu’il attend la retraite, n’ayant aucun goût pour son métier ni pour ses élèves qui le lui rendent bien.
Mais lorsque le jour tant attendu arrive enfin, il va rechercher les trois élèves qu’il a le plus détestés pour prendre sa revanche. Pour le premier, qui tient un restaurant gastronomique, Robert Poutifard envoie un cousin, accompagné de son chien, avec l’intention de saccager l’établissement, le jour de la venue d’un critique culinaire. Le succès est total puisque l’ancien élève passe à côté de sa nouvelle étoile. Dans la même veine, il utilise pour sa deuxième vengeance une grue afin d’envoyer des déchets sur un salon de beauté le jour où deux de ses anciennes élèves avaient organisé une inauguration. La troisième et dernière vengeance consistait à révéler la véritable identité d’une élève devenue célèbre chanteuse. Mais lorsque celle-ci reconnaît son ancien instituteur peu avant le concert, elle l’invite dans sa loge afin de lui avouer son admiration et la reconnaissance qu’elle lui a gardées. Ému par cette déclaration, Robert Poutifard abandonne son dessein de vengeance.