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Après-confinement : un retour à l'emploi pas si facile pour les personnes handicapées
L’Agefiph a présenté le 2 juillet 2020 les résultats d’une seconde phase de consultation menée conjointement avec l’Ifop auprès des personnes handicapées sur leur vécu professionnel pendant la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Cette grande enquête nationale a eu pour principal objectif de comprendre comment l’après-confinement affecte le quotidien des personnes en situation de handicap, notamment au niveau professionnel. La vague 1, présentée le 19 mai 2020, s’intéressait à leur ressenti pendant le confinement.
Près de 4 000 personnes en situation de handicap y ont répondu du 18 au 26 juin 2020.
Sur le plan professionnel
Au niveau professionnel, cette étude révèle un ressenti proche entre personnes handicapées et grand public depuis le déconfinement. Les personnes handicapées sont aussi motivées que le grand public par le fait de retrouver leur cadre de travail habituel (33% contre 30%) et leurs collègues (46% contre 49%), et de donner du sens à leur travail (27% contre 28%).
Une reprise attendue, mais un peu plus difficile pour les personnes en situation de handicap : 28% des sondés se disent soulagés par la reprise (31% chez le reste des salariés) mais une différence plus accentuée s’exprime quand on évoque leur forme physique face à cette reprise : 14% d’entre eux se disent en forme alors qu’ils sont 26% pour le reste du public ; 44% se sentent fatigués contre 29% pour le grand public.
Une opinion plutôt négative du télétravail : 36% des personnes handicapées estiment que le télétravail a un impact négatif sur leurs conditions de travail, alors que 29% estiment qu’il a eu un impact positif.
Sur le plan personnel
Une accentuation des effets négatifs de la crise sur les personnes en situation de handicap et leur santé : la proportion des personnes handicapées disant traverser la période « facilement » a baissé de 7 points depuis la première phase d’étude (31% contre 38%), et 69% estiment aujourd’hui s’en sortir difficilement (+ 8 points par rapport à la première vague). De plus, elles sont nombreuses à exprimer une dégradation de leur état de santé physique (34%) et mentale (29%) depuis le début de la crise.
Une vision toujours pessimiste de l’avenir, en particulier au niveau économique : seul 34% des personnes interrogées sont optimistes pour les 3 prochains mois (32% sur la vague 1) et 53% s’inquiètent pour leur emploi (54% sur la vague 1). Par ailleurs, elles craignent davantage les conséquences économiques de la crise (58%) que de la possibilité d’être infectées par le virus (42%).
Sur l’engagement des entreprises auprès des salarié(e)s en situation de handicap
Les PME plus attentives à la situation de la personne : 58% des personnes handicapées salariées d’entreprises de 10 à 49 salariés estiment que leur employeur a pris en compte leur handicap dans la réorganisation du travail lors du déconfinement ; elles sont 50% dans les entreprises de plus de 500 salariés.
L’interlocuteur est d’abord externe à l’entreprise : 61% des répondants disent consulter en premier lieu leur médecin traitant pour parler de leur état de santé, et seulement 21% abordent le sujet avec un responsable hiérarchique direct au sein de leur entreprise.
De nombreux enseignements
Cette seconde phase de l’étude confirme la vulnérabilité des personnes handicapées face à la crise, aux niveaux psycho-social et économique notamment, soulignant davantage une situation problématique, qui ne s’arrange pas.
Elle montre également que les salariés handicapés sont des salariés comme les autres, avec un ressenti similaire sur les problématiques liées au travail, à l’exception du télétravail, perçu plus négativement par les personnes handicapées.
Cette consultation confirme en outre que les entreprises s’engagent en faveur du handicap, mais que des efforts restent encore à fournir, pour qu’il soit pleinement pris en compte.