Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie affectant le système nerveux central (SNC) : elle touche le cerveau et la moelle épinière. Les principales cellules du SNC, les neurones, véhiculent dans tout le corps l’influx nerveux. Or, la SEP provoque la destruction de la gaine protectrice des neurones, la myéline, qui assure la transmission rapide de l’influx nerveux. Avec la “démyélisation”, l’influx nerveux est partiellement ou totalement ralenti, les informations envoyées par le cerveau au reste du corps ne sont plus transportées correctement, ce qui entraîne à long terme un handicap plus ou moins lourd.
Bien qu’on n’en connaisse pas encore la cause exacte, la SEP est considérée comme une maladie auto-immune. Au lieu de lutter contre les agents étrangers (bactéries, virus), le système immunitaire de la personne atteinte de SEP se met à attaquer les éléments de son propre organisme.
Néanmoins, ce qui est communément admis, c’est qu’une combinaison de plusieurs facteurs est nécessaire pour déclencher la maladie : comme par exemple des facteurs environnementaux externes (infections virales, carence en vitamine D, etc.) ou encore un terrain génétique favorable (mais le facteur génétique, non identifié à ce jour, ne suffit pas à lui seul pour déclencher la SEP).
Elle évolue en règle générale par poussées successives, plus ou moins espacées, dont l'intensité et les conséquences sont très variables d'un individu à l'autre.
La SEP concerne plus de 100 000 personnes en France. Dans la majorité des cas, la maladie survient entre 20 et 40 ans. Les femmes sont deux à trois fois plus touchées que les hommes.
Les symptômes de la SEP
Les symptômes de la SEP ne sont pas les mêmes pour tous les personnes atteintes. En effet, l’intensité, l’évolution et le ressenti de ces symptômes sont très variables. Néanmoins, ils retentissent sur la vie quotidienne des personnes maladie par les handicaps et la fatigue qu’ils entraînent.
Les symptômes les plus fréquemment ressentis lors de la première poussée sont :
- des troubles moteurs : faiblesse musculaire - notamment une fatigabilité anormale à la marche -, raideur musculaire (surtout des jambes) appelée “spasticité”, troubles de la coordination des mouvements (maladresse).
- des troubles sensitifs : fourmillements, démangeaisons, diminution de la sensibilité du toucher, augmentation de la fatigue sous l'effet de la chaleur
- des troubles de la vision : baisse plus ou moins intense de l’acuité visuelle.
- des troubles de l’équilibre.
- des troubles génito-urinaires : incontinence ou difficulté à uriner, impuissance chez l’homme, sécheresse vaginale chez la femme, etc.
- autres manifestations : dérèglement émotionnel, dépression, accès de somnolence, constipation, troubles de la concentration et de la mémoire, etc.
Le diagnostic de la SEP
Actuellement, il n’existe pas de moyen pour détecter la sclérose en plaques de façon certaine.
Les médecins se basent donc sur :
- un examen clinique des symptômes ressentis par le patient
- des examens complémentaires : IRM et ponction lombaire.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM)
Il s’agit du seul test permettant de visualiser le système nerveux central (SNC) et de localiser les éventuelles lésions (“plaques”) au niveau du cerveau ou de la moelle épinière. Les médecins peuvent détecter aussi bien les lésions anciennes et chroniques que les lésions plus récentes, inflammatoires.
Bien qu’elle ne constitue pas un examen diagnostique, l’IRM reste tout de même un indicateur primordial de confirmation du diagnostic.
La ponction lombaire
Elle permet d’analyser le liquide céphalo-rachidien dans lequel baigne le SNC. Les médecins peuvent éventuellement y déceler des anticorps particuliers signalant une inflammation. La ponction lombaire est pratiquée lorsque l’IRM est insuffisante.
Les traitements de la SEP
Différents traitements se proposent aux personnes souffrant de SEP. Mais s’ils permettent de ralentir l’évolution naturelle de la maladie ou l’expression de certains symptômes, aucun ne permet de guérir de la SEP.
Ils existent 3 types de traitement :
- le traitement des poussées
- les traitements des symptômes
- les traitements de fond
Traitement des poussées
Il repose sur la prise à fortes doses de corticoïdes par voie intraveineuse. Les injections ont pour but de réduire la durée et l’intensité des poussées. Néanmoins, étant donné les réactions indésirables, ce traitement est généralement réservé aux poussées sévères.
Traitements des symptômes
Il s’agit de traitements spécifiques permettant de soulager certains symptômes gênants dans la vie quotidienne, tels que la douleur, la fatigue, les troubles urinaires, les troubles de la marche, la “spasticité”, l’anxiété, la dépression, etc.
En dehors des poussées, il est indispensable que les patients bénéficient d’une prise en charge adaptée, tant pour traiter les troubles existants, que pour prévenir leur apparition. Le médecin pourra ainsi proposer au patient de la rééducation, le recours à un médecin spécialiste (kinésithérapeute, ergothérapeute, ortophoniste par exemple), un soutien psychologique, ou encore des médicaments.
Traitements de fond
Les traitements de fond actuellement proposés sont les immunomodulateurs indiqués au début de la maladie et les immunosuppresseurs pour les formes plus évoluées. Ils ont en commun d’agir sur le système immunitaire pour limiter ses effets néfastes sur la myéline.
- Les immunomodulateurs : ils agissent sur la phase inflammatoire en modulant l'immunité naturelle. Ils permettent une réduction de la fréquence des poussées d’environ un tiers et, pour certains à court terme, un ralentissement du risque de progression du handicap. Ils ont également une action sur les lésions elles-mêmes, les résultats étant visibles par IRM. La tolérance à ces médicaments est habituellement assez bonne, sans effets secondaires graves La prescription de ces médicaments doit être obligatoirement réalisée par un neurologue, sur une ordonnance spéciale pour “médicaments d’exception”.
- Les immunosuppresseurs : plus agressifs, ils suppriment l’action des lymphocytes, principales cellules du système immunitaire. Ils sont réservés aux SEP très inflammatoires après échec des traitements immunomodulateurs ou en cas de maladie sévère d’évolution rapide. Pouvant avoir des effets toxiques sur le coeur et des risques hématologiques, ces médicaments nécessitent un suivi hospitalier.