Édouard Philippe l’avait annoncé lors de son discours de politique générale du 4 juillet 2017 devant l’Assemblée nationale, mais on connaît désormais le calendrier.

A l’issue du premier Comité interministériel du handicap (CIH) du quinquennat, qui s’est tenue à Matignon le mercredi 20 septembre 2017, le Premier ministre a ainsi dévoilé les conditions de la revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH). Alors qu’elle est actuellement de 810,89 € à taux plein, l’AAH passera à 860 € le 1er novembre 2018, puis à 900 € le 1er novembre 2019. Une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

Revalorisation « exceptionnelle » en deux temps

Cette revalorisation « massive » et « exceptionnelle » de 90 € mensuel représente un « effort cumulé de 2 milliards d’euros » sur l’ensemble du quinquennat. Elle devrait par ailleurs permettre à 34 000 nouveaux allocataires de percevoir l’AAH. Le gouvernement souhaite que cette mesure contribue à « réduire significativement la pauvreté subie des personnes handicapées ».

L’AAH, qui bénéficie à plus d’un million de personnes en situation de handicap, fera également l'objet de revalorisations annuelles indexées sur l’inflation le 1er avril de chaque année.

Simplification et clarification

En outre, le gouvernement a indiqué que cette revalorisation serait accompagnée d’un travail de simplification et de clarification entre certains dispositifs de soutien complémentaires aux personnes handicapées qui sont « peu lisibles pour les bénéficiaires eux-mêmes et peuvent être source d’incompréhensions et d’erreurs ». Les deux compléments de ressources de l’AAH destinés à compenser l’absence de revenus professionnels de personnes en situation de handicap exposées à des frais de logement, en vue de favoriser leur autonomie, seront fusionnés en un seul. Une mesure de simplification qui entrera en vigueur progressivement pour préserver les droits des actuels bénéficiaires de ces compléments.

Le mode de calcul de la prise en compte de la situation familiale, quant à lui, se rapprochera des autres minimas sociaux. Autrement dit, le coefficient multiplicateur garanti à un couple comptant un bénéficiaire de l’AAH s’établira à 1,9 le 1er novembre 2018 puis à 1,8 en 2019 et non plus à 2 comme c’est le cas actuellement. La baisse du coefficient multiplicateur sera donc compensée par la hausse du plafond pour une personne seule. Cette modification a créé de nombreuses réactions de la part des associations et personnes concernées.