Prix Handi-Livres 2020 : Meilleur Livre Jeunesse Enfant

Couverture du livre La street en mode bolide

L'auteure

Auteure jeunesse reconnue, Cécile Alix vit à Bourg-en-Bresse. Elle est professeure de philosophie mais elle écrit aussi des pièces, donne des cours de théâtre, enseigne la relaxation aux enfants et intervient également auprès des enseignants. Auteure de plusieurs romans et albums, elle a notamment publié chez Magnard Jeunesse Six contre un (récompensé par le prix UNICEF en 2019), Super menteur, La Mémé du chevalier et la série Les émotions de Moune. Elle est aussi l’auteure, chez Poulpe éditions, de la série 100% ado Molière et Léonard de Vinci et de la série Tarzan Poney méchant qui ont reçu un très bel accueil.

A noter

Les illustrations de La street en mode bolide ont été réalisées par Dimitri Zegboro. Celui-ci est étudiant aux Beaux-Arts de Paris dans l'Atelier de Joann Sfar et enseigne la BD aux enfants. Ayant fait connaissance de Cécile Alix après avoir réalisé la couverture de son roman Six contre un, leur collaboration s’est poursuivie avec La street en mode bolide. Ils réalisent leur envie de pousser beaucoup plus loin le dialogue sur une série de trois romans graphiques nourris de leurs discussions et de leurs influences croisées. La street 2 sera donc bientôt disponible.

Résumé

Moi c’est Carl. J’ai onze ans.
Dans la vie il y a ceux qui marchent et ceux qui courent. Moi je roule : grâce à Bernard, mon fauteuil de warrior ! Un jour, ma mère décide qu’on doit déménager pour aller vivre à Paris. C’est la GROSSE PANIQUE !
La ville, ça me paraît trop trop hostile... Heureusement, dans notre nouvel immeuble, il y a MIEL et OREL. Eux aussi, ils roulent : en rollers et en skate. En deux minutes, on devient potes. Et à nous trois, malgré les parents qui nous collent un peu trop et les galères du collège, on devient vite... les rois de la Street !

Critique/Avis

La street en mode bolide est un bon roman pour se glisser dans la tête d’un jeune adolescent en situation de handicap. Avec finesse, Cécile Alix nous montre les moments de joie, les doutes mais aussi les peurs quand les repères se trouvent bousculés et qu’il faut affronter le regard des autres. La première partie du roman montre bien cet aspect: au moment de la découverte de la maladie et de ses conséquences, la mère de Carl décide d’aller vivre à la campagne pour s’isoler et ne pas exposer son fils aux remarques des autres enfants. Il reçoit l’école à domicile et ne parle qu’avec sa mère et le voisin, un homme âgé qui a pris l’enfant en affection. L’angoisse nourrie par Carl en apprenant la nouvelle du déménagement à Paris trouve son origine dans le même problème : devoir supporter dans la grande ville les regards de tous sur son handicap.

Le lecteur s’attache vite à ce personnage haut en couleur et à sa bande qui n’a pas la langue dans sa poche. La maquette et les illustrations sont également très utiles parce qu’elles permettent de vraiment pénétrer dans le monologue intérieur de l’adolescent et de saisir, par des caractères en gras et en majuscules, les moments de colère et d’exclamation. Il faut également reconnaître à l’auteure de bien maîtriser le vocabulaire des jeunes actuels sans verser dans la vulgarité. Signalons simplement que sélectionné dans la catégorie « Jeunesse Enfant », ce livre s’adresse déjà à des lecteurs ayant déjà acquis une certaine maturité et endurance de lecture.

L’histoire

Carl est un jeune garçon de onze ans qui est en fauteuil roulant à cause d’une maladie survenue quand il avait six ans. Il vit depuis une enfance difficile : « Je ne vais pas entrer dans les détails, mais entre les séances chez le kiné, les tonnes de médoc qu’on me faisait avaler et les regards qui m’évitaient, c’était pas vraiment la fiesta dans ma tête. » Seule consolation : sa vie à la campagne qu’il aime, son voisin le père Morel et Bernard, son fauteuil roulant de compétition. Alors quand sa mère lui apprend qu’il est temps pour eux d’aller vivre dans « une cage à poules, au rez-de-chaussée » d’un immeuble à Paris, la vie s’écroule... Heureusement, à peine arrivée, Carl fait la connaissance de deux voisins de son âge, Miel et Orel, avec qui il va pouvoir dépasser sa peur de la ville qui lui paraît hostile et surmonter le regard des autres sur son handicap. Ensemble ils vont sillonner les rues perchés sur leurs roues (rollers, skateboard et... Bernard !) et faire la connaissance des figures du quartier, du collège, etc. Mais quand Face de poire, le propriétaire, décide que Oumtiti, le mouton noir de Carl, ne peut pas rester dans l’immeuble, c’est un branle-bas de combat qui s’organise au sein de la bande...