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Le label Bien à porter pour un shopping sur mesure !
Permettre aux personnes handicapées de reconnaitre et identifier, dans l'offre vestimentaire généraliste, les vêtements répondant bien à leurs problématiques, sensibiliser les marques à ces questions, tels sont les objectifs du label Bien à porter lancé par l’association Cover. Muriel Robine, Présidente de l’association, nous dévoile les dessous de ce projet innovant soutenu par le Fonds Handicap & société.
Fonds Handicap & Société : Comment est né le label Bien à porter ?
Muriel Robine : Lorsque j’ai interviewé des personnes handicapées pour mon mémoire de Master, qui avait pour thème la mode comme outil d’inclusion des personnes en situation de handicap, j’ai pris conscience que ces personnes avaient du mal à trouver des vêtements élégants, agréables à porter et facile à enfiler. Certes, il y a la mode adaptée mais c’est une mode à part, qui ne répond pas à toutes les demandes. Beaucoup de personnes handicapées veulent s’habiller comme tout le monde ! De plus, dans les boutiques ordinaires, les personnes handicapées se retrouvent souvent seules à choisir leurs vêtements car les vendeuses ne connaissent pas vraiment leurs besoins.
Face à ces constats, avec un groupe d’amis concernés directement par ces problématiques, nous avons créé l’association Cover en juin 2013. Et alors, on s’est dit qu’un label était une bonne idée pour faciliter le shopping des personnes handicapées ! On voulait pouvoir les orienter dans leurs achats, les diriger vers les pièces des collections de prêt à porter les mieux adaptées.
FHS : Comment avez-vous déterminé les critères de votre label ?
MR : Les membres de notre association sont eux-mêmes en situation de handicap, pour la plupart en fauteuil. On va dans les boutiques, et on teste ! On ne fait pas de conseil en image. On s’intéresse à l’aspect technique du vêtement, qu’il soit confortable et facile à mettre.
Par exemple, pour les personnes en fauteuil, pour ne pas avoir le bas du dos découvert, le vêtement doit être haut mais pas trop serré, il ne doit pas y avoir de couture sur les zones de frottement, pas de clous sur les poches arrières des pantalons, les boutons doivent être facile à mettre, les zips faciles à attraper, les tissus transpirants ou irritants sont à bannir…
On est aussi attentif à la forme des vêtements. Un col rond est plus difficile à enfiler qu’un col V ou bateau.
Ainsi, en faisant un travail de recherche et d’écoute, on a pu réaliser un cahier des charges du vêtement accessible.
FHS : Pour développer votre projet, vous souhaitez mettre en place un laboratoire de labellisation. Comment fonctionnera-t-il ?
MR : A partir de notre expérience, on a constitué une base de données avec tous les attributs vestimentaires. Par exemple, tous les types de cols, de matériaux, de couture, de fermeture, … Cela nous permet ensuite de lier les éléments entre eux avec des codes couleur en fonction de leur degrés d’accessibilité.
Les marques que nous avons déjà rencontrées, sont très enthousiasmées par ce projet. Certaines sont disposées à nous soumettre des prototypes à analyser, à partir de notre logiciel. Nous leur indiquerons les points faibles et points forts du vêtement. Les point à améliorer seront soumis à une patronnière et un ergothérapeute, qui feront des propositions aux marques pour que le vêtement soit labélisé. Ensuite, le vêtement est essayé par des personnes handicapées qui donneront la labélisation finale.
Pour animer ce laboratoire, nous allons embaucher 7 collaborateurs. C’est pourquoi nous recherchons des financements. Nous sommes heureux que le Fonds Handicap & Société nous soutienne. Et croit en notre projet !