Santé mentale : 30 nouvelles mesures face à l'urgence

Une adolescent portant un sweat à capuche noir est assis sur un canapé pour parler de ses troubles psychiques   

Une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de Français. 64 % des Français ont déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique et 30 % ont dans leur entourage une personne concernée par une souffrance psychique. Par ailleurs, après les accidents de la route, le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les 10-25 ans. Au total, avec plus 23 milliards d’euros par an, les dépenses remboursées au titre de la souffrance psychique et des maladies psychiatriques sont le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Ces chiffres illustrent l’importance de la santé mentale comme enjeu individuel et collectif de santé publique. La pandémie de Covid-19 en a été un révélateur.

Des mesures déployées sur 5 ans

Organisées le 27 et 28 septembre 2021, sous le haut patronage du Président de la République, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ont réuni experts et témoins pour tenter de trouver des solutions à même de remédier à cette situation. A cette occasion 30 nouvelles mesures ont été annoncées. Elles devraient être appliquées entre 2021 et 2026.

Prévention

1. Assurer une communication régulière sur la santé mentale à destination du grand public.
2. Mettre en service le numéro national gratuit de prévention du suicide.
3. Renforcer la prévention de la souffrance psychique dans le monde du travail.
4. Faire de la santé mentale une priorité permanente du Comité interministériel pour la santé.

Entraide

5. Favoriser l’émergence d’intervenants-pairs professionnels, pour accompagner les personnes atteintes de troubles psychiques en collaboration avec les équipes soignantes et exerçant en établissements sanitaires ou médico-sociaux (ESMS).
6. Renforcer le déploiement des groupes d’entraide mutuelle (GEM) et des « clubs house ».

Personnes âgées

7. Augmenter le nombre d’équipes mobiles psychiatriques intervenant auprès des personnes âgées en EHPAD et autres ESMS : création de 20 équipes mobiles.
8. Doter les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD) d’un financement complémentaire pour un temps de psychologue.

Publics précaires

9. Faciliter la prise en charge psychologique des personnes en situation de précarité dans les centres d’hébergement et lieux d’accueil.

Enfants et ados

10. Mettre en œuvre la stratégie des 1 000 premiers jours et déployer une offre de psychiatrie en périnatalité.
11. Définir une stratégie multisectorielle de déploiement des compétences psychosociales (CPS), notamment à l’école.
12. Amplifier le déploiement des premiers secours en santé mentale (PSSM) notamment auprès des jeunes et des enfants.
13. Faire émerger un acteur en charge de la coordination de la santé des 3-11 ans dans les territoires : des « maisons des enfants ».
14. Renforcer les maisons des adolescents (MDA) en en installant au moins une dans chaque département.
15. Développer l’offre d’accueil familial thérapeutique (AFT) en créant 100 places supplémentaires sur 2 ans réparties de manière à équilibrer le nombre de places disponibles sur le territoire.
16. Renforcer les centres médico-psychologiques infanto-juvéniles (CMP-IJ) par le recrutement de personnel supplémentaire : 400 ETP (équivalent temps-plein) sur 3 ans.
17. Renforcer les moyens dédiés à la prise en charge du psychotraumatisme.

Accès aux soins

18. Prise en charge par l’Assurance maladie d’une prestation d’accompagnement psychologique réalisée par un psychologue en ville.
19. Améliorer le repérage et la prise en charge précoce par un renforcement des centres médico-psychologiques adultes.
20. Apporter une réponse plus adaptée aux besoins de soins urgents et non programmés grâce un service d’accès aux soins psychiatriques proposant une régulation téléphonique 24h/24 et 365 jours/an.
21. Améliorer l’accès aux soins somatiques pour les patients souffrant de troubles psychiatriques.
22. Adapter l’offre de soins pour mieux répondre aux besoins par un dispositif de « lits à la demande ».
23. Revaloriser les tarifs de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie en ville pour favoriser une meilleure prise en charge des enfants atteints de trouble du neuro-développement.

Recrutement et formation

24. Augmenter le nombre de postes de chefs de clinique et disposer d’un poste hospitalo-universitaire titulaire en pédopsychiatrie par UFR de médecine et CHU.
25. Améliorer la formation initiale des futurs psychiatres et pédopsychiatres.
26. Promouvoir les infirmiers de pratique avancée (IPA) en psychiatrie et santé mentale.

Recherche

27. Lancer un programme de recherche dans le domaine « santé mentale et psychiatrie ».
28. Contribuer à la création de l’Institut de stimulation cérébrale de Paris.
29. Créer le centre E-CARE de prise en charge et de recherche sur l’enfant.
30. Développer l’usage du numérique en santé mentale.