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Cancer : les personnes handicapées 2 fois moins dépistées !
Les personnes en situation de handicap participent deux fois moins aux dépistages nationaux de cancers ! Un dangereux constat observé par la Fédération nationale des centres régionaux d'études, d'actions et d'informations (Ancrei) dans une recherche appliquée soutenue par la FIRAH. Ainsi, seules 31,3 % des personnes allocataires de l’AAH participent au dépistage du cancer du sein, contre 52 % pour la population française concernée. Pour le dépistage du cancer colorectal, elles sont 14 % contre 24,4 %. Même sous-représentation pour le dépistage du col de l’utérus : 27,6 % contre 50 %.
Des freins au dépistage
Des données qui confirment que l’accès aux soins n’est pas le même pour tous. C’est pour cette raison qu’une équipe de recherche de l’Ancrei publie en avril 2022 un rapport intitulé : « Prévention des cancers pour les personnes handicapées vieillissantes en structures médico-sociales et à domicile : promouvoir et accompagner le dépistage ».
La fédération a identifié différents freins. Elle a notamment remarqué que les messages et campagnes de prévention sont « non compréhensibles et inadaptés » pour certaines personnes handicapées. Le courrier n’est, par exemple, pas toujours reçu par une personne en situation de handicap qui habite dans un établissement. En outre, la fédération pointe du doigt des obstacles techniques et organisationnels qui rendent plus difficiles la réalisation des dépistages pour ces personnes. Cela peut être des obstacles en lien avec la préparation, l’explication et la prise de rendez-vous, le déplacement vers le centre de radiologie, la durée d’attente, etc.
Adapter les étapes des dépistages
Face à ces freins, l’Ancrei propose des solutions adaptées, telles que :
- Utiliser un matériel pédagogique adapté aux différents handicaps : courriers et dépliants en Facile à lire et à comprendre (FALC), vidéos et audio, pour présenter les dépistages organisés...
- Suivre et tracer la réception du courrier d’invitation par les structures médicosociales.
- Préparer et expliquer le rendez-vous en amont.
- Former et informer les secrétaires médicales afin d’identifier les adaptations nécessaires.
- Mettre en place des créneaux dédiés.
- Signer des conventions entre les centres de radiologie et les établissements ou services médico-sociaux.
- Organiser des formations pour les professionnels de la santé et les professionnels du médico-social.
Par ailleurs, l’équipe scientifique de l’Ancrei a créé une boite à outils qui s’adresse à tous : personnes en situation de handicap, aidants et professionnels. Elle recense un grand nombre de supports utiles à la mise en place de dépistages adaptés, à chaque étape du dépistage : depuis l'information et la sensibilisation jusqu’à la réception des résultats, en passant par la réalisation des examens (BD en FALC, vidéos témoignages sous-titrées ou en langue des signes, modèle de convention à signer, affiches explicatives…). Des modules de formation à l’attention des personnes en situation de handicap, des aidants familiaux et des professionnels de santé seront également prochainement mis en place.
> Découvrez l'étude complète