En vue des prochaines élections européennes, la Ville de Paris a présenté un dispositif destiné à rendre le vote plus accessible à toutes les personnes en situation de handicap. Mis en place avec la participation du Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l’Autonomie (CDCA) et d’associations volontaires, il s’agit d’une première nationale qui prend en compte les personnes présentant un handicap mental ou psychique, un syndrome autistique ou une déficience intellectuelle. Ce dispositif leur permettra d’exercer plus facilement leur droit de vote.

Un travail de 6 mois

Une démarche déjà amorcée pour les scrutins de 2017, lors desquels les 896 bureaux de vote parisiens avaient été rendus accessibles aux personnes à mobilité réduite et des petites cartes en braille avec les noms des candidats avaient été apposées devant les piles de bulletins, pour permettre aux électeurs aveugles ou malvoyants de les choisir en toute autonomie. Pour aller plus loin dans l’accessibilité, un groupe de travail dédié, piloté par la Ville de Paris, avaient été créé en septembre 2018. Après 6 mois de travaux, enrichis par des témoignages de personnes déficientes intellectuelles, le dispositif a donc été présenté par Nicolas Nordman, Adjoint à la Maire de Paris en charge des personnes handicapées et de l’accessibilité, devant le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH).

L’enjeu, en amont du scrutin, est de faire connaître aux personnes en situation de handicap, par le biais d’une première vidéo en « Facile à lire et à comprendre » (FALC) et en Langue des signes française (LSF), quelles sont les démarches essentielles pour voter. Une seconde vidéo, à l’intention des membres des bureaux de vote, permet une formation rapide à la prise en compte du handicap.

Kit, vidéos explicatives et bureaux de vote adaptés…

Par ailleurs, un kit, composé d’un rappel des règles à respecter en matière d’accompagnement des électeurs dans les opérations de vote et d’une affiche pédagogique rédigée en FALC, a été adressé aux directeurs d’établissements et services médico-sociaux pour leur permettre d’aborder le sujet avec leurs résidents.

Enfin, le jour du scrutin, la Ville de Paris s’engage à ce que tous les bureaux de vote soient accessibles. Comment ? Tout d’abord, les bâtiments accueillant un bureau de vote sont équipés d’une rampe d’accès permanente ou amovible. Les isoloirs, plus vastes, seront également équipés d’un compartiment avec une tablette abaissée pour les personnes en fauteuil roulant. Les urnes seront abaissées pour faciliter l’insertion du bulletin de vote et la signature du registre d’émargement. Des affichettes seront également placées à l’intérieur du bureau de vote et permettront de se repérer simplement. Les électeurs handicapés pourront par ailleurs bénéficier d’un accompagnement dans le bureau de vote et dans l’isoloir s’ils ne peuvent effectuer certains gestes. Les inscriptions en braille seront de nouveau présentes.

Pour Nicolas Nordman, si ce dispositif est indispensable pour tous les Parisiens handicapés en âge de voter, il sera également utile pour les personnes âgées et celles gênées temporairement, par exemple dans l’usage de leurs mains.