Municipales 2020 - Demandez le programme !
Dans le cadre des élections municipales 2020, le Fonds Handicap & Société, fonds de dotation d’intérêt général, a décidé d’interpeller 21 villes françaises, sélectionnées pour leur représentativité. Ainsi, il publie le dépliant « Handicap, autonomie, solidarité : quelles politiques à l’échelle des villes françaises ? » à découvrir ci-après.
L’occasion de faire la synthèse et de dresser un aperçu des principales ambitions et orientations des candidats sur les différents volets liés à la politique du handicap, de l’autonomie et de la solidarité.
Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand, Strasbourg, Poitiers, La Rochelle, Ajaccio, Evreux, Angoulême, Gap, Epinal, Malakoff, Alençon, Laon, Frontignan, Chaumont, Dax, Tulle : que proposent les candidats en matière de gouvernance, d’éducation, de santé, d’emploi, de mobilités, d’accessibilité des bâtiments et de sports et loisirs ?
Après analyse des différentes propositions par Hélène Delmotte, Rédactrice en Chef du magazine Territoires du social, et experte de la protection sociale, 7 points de vigilance ont été identifiés.
Télécharger le livret « Handicap, autonomie, solidarité : quelles politiques à l’échelle des villes françaises ? »
7 Points de vigilance
1. Commencer par analyser
Avant d’imaginer la mise en œuvre des propositions, ne convient-il pas de réaliser une analyse des besoins sociaux (ABS) fondée sur un diagnostic sociodémographique partagé avec l’ensemble des acteurs publics et privés ? Plus qu’une simple obligation légale ou réglementaire, l’ABS est un outil préalable à une prise de décision optimale. Elle doit appréhender la vie des habitants dans leur quartier, être prospective et proposer un ou plusieurs focus sur une thématique ou un public : emploi et handicap, familles monoparentales…
2. De la transversalité !
Le sujet des vulnérabilités doit être envisagé dans toutes les politiques publiques : transports, mobilité, petite enfance, voirie, urbanisme, politique de la ville, culture… Si les propositions témoignent d’une réelle avancée dans ce domaine, elles restent peut-être encore insuffisamment ambitieuses.
Le préambule du socle européen des droits sociaux rappelle : « L’Union combat l’exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l’enfant. » Les actions menées par le Parlement européen ces dernières années confirment un engagement croissant sur ces questions.
3. De l’intergénérationnel… intelligent
Si chacun est convaincu de l’importance de favoriser les relations intergénérationnelles, construire une crèche à côté d’un EHPAD ne suffit pas… Nous préférons nettement des projets « humains » à une juxtaposition architecturale. L’intergénérationnel c’est imaginer des politiques globales d’autonomie en tenant compte des singularités de chacun.
4. Un mot ne peut tenir lieu de politique…
Le terme « accessibilité » est cité six fois dans le seul champ du handicap. Or, l’accessibilité n’est pas une politique, elle sert tous les citoyens et permet de vivre plus sereinement dans la ville, elle est le préalable à la citoyenneté. L’Access City Award récompense la volonté, la capacité et les efforts d’une ville pour devenir plus accessible. Les villes françaises distinguées sont Evreux (2e prix 2019), Lyon (1er prix attribué en 2018), Toulouse, Grenoble et Nantes. C’est tout et c’est peu…
5. Une commune inclusive… ensemble
L’inclusion passe par un engagement réel et concret des élus aux côtés d’associations pour, par exemple, former les agents publics, et plus largement les commerçants aux problématiques des publics en difficulté. Les initiatives sont nombreuses telles que le « Pacte Handicap 2020-2026, pour une commune inclusive » de l’APAJH ou la dynamique « Ville Aidante Alzheimer » initiée par France Alzheimer.
6. Santé !
Les nombreuses propositions traduisent peut-être (enfin) le début du décloisonnement ardemment souhaité entre la santé, le social et le médico-social. Nous ne pouvons qu’encourager le développement des dispositifs qui permettront aux (futurs) élus de mieux lutter contre les inégalités : contrats locaux de santé ou conseils locaux de santé mentale par exemple.
7. Et la participation citoyenne ?
Si le plan gouvernemental Ma Santé 2022 affirme la nécessité de prendre en considération l’expérience patient pour améliorer la qualité des soins, la démarche implique de mettre en œuvre des initiatives réellement innovantes pour recueillir la parole et l’expérience des publics fragiles. N’oublions pas cette phrase de Nelson Mandela rappelée par ATD QuartMonde : « Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi. »
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